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  • Régis Dandoy

L'éthique en politique, c'est votre affaire !


Voici cinq pistes d’action constructives à suivre plutôt que de se lamenter et de s’épandre dans les réseaux sociaux sur tel ou tel comportement politique scandaleux.

"Je n’ai plus confiance dans ces politiciens", "Tous les mêmes, tous pourris", voici quelques exemples de ce qu’on entend ou lit souvent ces dernières semaines. Les affaires Publifin, Nethys et compagnie ont mis en avant le fossé existant entre les attentes de la population et les comportements d’une classe politique qui sert parfois ses intérêts privés au détriment du bien commun. Mais plutôt que de se lamenter et de s’épandre dans les réseaux sociaux sur tel ou tel comportement politique scandaleux, ne pouvons-nous pas faire quelque chose d’un peu plus constructif ?


Dénoncer et critiquer, c’est nécessaire. Mais réfléchir, agir et proposer des alternatives, n’est-ce pas mieux ? En tant que citoyens, que pouvons-nous faire pour contribuer au renouveau de l’éthique en politique dans notre quartier, notre ville, notre région ou notre pays ? Voici quelques pistes d’actions que chaque citoyen ou citoyenne peut faire, à son niveau et à sa portée.


1. Montrez l’exemple. Pas de petites faveurs.


Les hommes et les femmes politiques sont comme vous : ils s’adaptent, ils adoptent des comportements identiques à ceux présents dans leur environnement. Il est difficile d’imaginer des décideurs politiques honnêtes et transparents dans un monde politique où régnerait le clientélisme, la corruption ou le népotisme.


N’acceptez pas de faveurs personnelles, un permis d’urbanisme plus accommodant ou une meilleure place sur la liste d’attente pour un logement social. Au contraire : insurgez-vous, dénoncez ces pratiques. N’ayez rien à vous reprocher, montrez que vous respectez les règles, refusez le clientélisme et les petits arrangements politiques. Et commencez par refuser cette bière que vous offre votre bourgmestre un an avant les élections, montrez-lui que votre vote ou votre silence complaisant ne peuvent pas être achetés.


L’éthique en politique passe d’abord par les citoyens et elle vous donnera plus de légitimité pour juger ceux qui sont moins respectueux des règles et de la morale.


2. Votez, sinon vous baissez les bras.


On ne le répétera jamais assez : le vote est probablement le moyen le plus direct et le plus simple d’avoir un impact sur le monde politique. Par le vote, vous désignez vos représentants à tous les niveaux de pouvoir et vous sélectionnez les personnes qui vont prendre les décisions ayant un impact direct sur votre vie quotidienne.


Ne pas aller voter, c’est baisser les bras et abandonner ce pouvoir d’influence. Un vote blanc, c’est bien gentil, mais ça ne permet pas de changer la manière dont la politique est menée. Au contraire, votez.


Votez à chaque fois que vous en avez l’occasion, des élections communales aux européennes, en passant par les fédérales et les consultations populaires. Votez pour celles et ceux qui vous paraissent honnêtes, votez pour celles et ceux en qui vous avez le plus confiance. Un ou une candidat(e) vous a déçu(e) ou vous estimez qu’il ou elle n’a pas un comportement éthique ? C’est très simple : ne votez plus pour lui ou elle.

Renseignez-vous sur les programmes des partis, posez des questions aux candidats sur leurs réalisations, leurs propositions, vérifiez s’ils ont tenu leurs promesses électorales en matière d’éthique politique. Et si vous n’aimez vraiment aucun des candidats ? Ne cherchez pas d’excuses et présentez-vous aux élections.


3. Interpellez vos représentants.


En Belgique, on vote en moyenne tous les 2,5 ans, donc pas très souvent. Entre deux élections, on ne vous demande jamais votre avis sur telle ou telle décision politique ou sur tel ou tel parti. Peu importe, donnez quand même votre avis.


Commencez par votre quartier et posez-vous la question de savoir s’il est bien géré. Etes-vous satisfait de l’état du trottoir, des horaires de récolte des déchets, de la proximité d’écoles ou de commerces ? Identifiez les échevins compétents. Discutez avec eux, interpellez-les. Donnez-leur votre avis, convainquez-les que vous avez raison et qu’ils doivent agir dans votre sens. Demandez des comptes, posez des questions impertinentes sur leurs salaires et sur leurs mandats.


Ils ne vous écoutent pas, ils ne vous répondent pas ? Ne baissez pas les bras, insistez. Affûtez vos arguments, communiquez, mobilisez votre réseau, demandez à vos voisins de vous rejoindre dans votre démarche. Faites-le jusqu’à ce que vous obteniez gain de cause.


4. Soutenez les initiatives citoyennes.


Vous n’êtes pas tout seuls. Autour de vous, des milliers de citoyens se mobilisent, agissent et veulent faire changer les choses. Soutenez vos voisins lorsqu’ils organisent une réunion pour réfléchir à la gestion de votre rue, de votre quartier. Faites des crêpes, ça amènera peut-être plus de gens à participer à la réunion et ça égaiera les débats.


Encouragez les plates-formes citoyennes qui soutiennent une cause juste ou qui souhaitent apporter plus d’éthique et de transparence dans le monde politique. Faites-leur un virement de 10 euros, ça leur permettra d’améliorer leur communication et leur site web. Aimez leurs pages sur les réseaux sociaux et partagez leurs messages et leurs arguments auprès de vos amis. Les initiatives citoyennes, c’est une bonne (et parfois très agréable) manière de se familiariser et d’apprendre comment fonctionne la politique. Et pourquoi ne pas se baser sur ces expériences et ce que vous avez appris pour mieux interpeller vos représentants politiques ?


5. Engagez-vous sans renier votre éthique.


Pourquoi laisser le monopole de la politique aux élus et aux représentants des partis ? La politique vous concerne directement et est présente dans de nombreux aspects de votre vie quotidienne. Oui, vous pouvez aussi contribuer à la prise de décision politique et la faire changer de l’intérieur sans pour autant vous inféoder à un parti politique ou renier votre éthique personnelle.


Impliquez-vous bénévolement dans la gestion de votre commune, assistez aux réunions du conseil communal et participez aux différentes commissions consultatives mises en place dans votre commune (comités de quartier, aménagement du territoire, mobilité, budget, etc.).


Donnez votre avis lors des enquêtes publiques et lors des consultations populaires. Signez des pétitions et lancez-en quelques-unes. Et arrêtez de croiser les doigts pour ne pas être désigné comme président ou assesseur d’un bureau de vote le dimanche des élections, mais voyez ça plutôt comme votre contribution essentielle au bon fonctionnement de la démocratie.

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